Les Filles du Facteur

ASSO-SOEUR

Revenue forte d'Afrique, ce fut grâce à ma rencontre avec Lisa d' Orphan Aid Africa au Ghana, et c'est surtout au Burkina-même, avec Anetina, native du village de Tiebele, "mon village" d'adoption.
Anetina, c' est d'abord la grande soeur d'Abdramane. On s'est rencontrées en voisine, et on s'est tout de suite trouvées. Sinon je la croisais, seule fille parmi les garçons, étudiants en vacances au village, amis d'enfance, à disputer des parties de cartes sous le manguier.
Anetine a suivi pendant 2 ans une formation d'encadrement pour s'occuper des femmes. Elle attend à présent d'être mutée, mais au Burkina, on travaille bien souvent sans être payé, c'est pourquoi sans attendre, elle se demande si elle ne sera pas plus utile de retour au village.

Voici dans le texte, les objectifs de l’association d’Anetina N’WIAN YI TIINA (vie = espoir) :
-    promouvoir une meilleure condition de vie pour les femmes et les  filles au niveau du village dans le département de Tiebele,  contribuer à leur maintien dans le terroir, réduire leur seuil de pauvreté
-     d’organiser, former, et assurer leur encadrement technique, promouvoir des activités sources  e revenus,
-     appuyer  à la production, à la commercialisation, et à la transformation locale
-  mettre en place des infrastructures économiques de base,
-    contribuer à la restauration de l’équilibre économique.

Si vous relisez l'objet de notre association des Filles du Facteur, vous comprendrez pourquoi je suis moi aussi pleine d'espoir, et combien je suis heureuse de vous le faire partager.

PURE WATER (piou ouôteu)

Mamapurewater porte grand le sourire, en plus des sachets (on les devine) sur le plateau qu'elle a sur sa tête. Elle les propose à aux voyageurs qui attendent le départ des trotros (petits bus) à la station.
Après les sacs plastique noir, voici le sac ghanéen fabriqué à partir de sachets de pure water.
Ces sachets d’eau purifiée jonchent les rues et les champs, personne ne pense qu’à la longue çà peut s’aggraver et souiller la terre.

S’acheter un sachet d’eau, c’est d’abord avoir les moyens de le faire.

Payer 5 CFA au Burkina, un sachet ramassé par les enfants, c’est les aider à être autonomes plus tard, leur apprendre à compter quand ils amènent leurs récoltes, contribuer à leur apprendre le recyclage.
On verra comment tout cela va évoluer.

En attendant le tailleur de Tiebele a créé un modèle de sac à main tout à fait réussi avec des sachets burkinabés. A instaurer à Ouaga même.

rideau recyc-plastic-afric

Sur les chainettes qu’on fabrique pour apprendre la technique du crochet, les filles ont accroché des petits nœuds provenant des bandes découpées dans les pièces de plastique coloré qu’on vend sur le marché pour se protéger de la pluie. Ces couleurs viendront pimenter l’austère plastique noir des sachets recyclés.
Avec les plastique de couleur, elles se sont fait des colliers.
Avant de partir j’ai pu voir, émue,  accroché en guise de porte aux toilettes du campement, le premier rideau en plastique recyclé crocheté au village, made in Burkina-Faso.

en noir et en couleurs

La couleur noire, celle du plastique recyclé qui fait les sachets en plastique qu'on utilise pour le marché, est incontournable.
Les sacs de toutes les couleurs que l’on peut récupérer sans problèmes dans nos pays riches sont ici une rareté.
Il y a bien celui de la chaîne de grandes surfaces libanaise, Marina Market, l’équivalent de notre Monoprix, mais ici, côté plastique, on a pas le choix comme au Ghana.

Alors, pour agrémenter le quotidien en deuil de ce cycle précaire obligé ... on va se payer le droit d’acheter des métrages de plastique de couleurs.
Ces pièces servent à protéger les étales ou à s’abriter quand les trombes d’eau de la saison pluvieuse se mettent à tomber.
Elles feront sourire de leur petite ligne pimentée,
les paniers et les tapis fabriqués
au Burkina Faso.

Après Bobo Dioulasso, et les femmes du Gafreh, voici les débuts du projet par l'équipe de Tiebele et son association N'WIAN-YI-TIINA, qui veut dire  VIE=ESPOIR, soutenue par les Filles du Facteur depuis Paris.

atelier sac plastique au village

Sur le stand du Marché Solidaire, toujours prête, vous avez pu voir Adama, la reine du crochet, et ses oeuvres.
or VOICI, en direct du village de Tiebele, au Burkina Faso, Anetina, Princesse du crochet après Angèle, et surtout présidente de l'association N'WIAN-YI-TIINA, faisant la démonstration du coupage du sac, première chose très importante à savoir.
Mais comme j'ai un petit problème passager, pour vous montrer toutes les étapes, soit vous allez sur le site de FC là, soit vous gardez l'écoute et vous contentez de ces 2 images en attendant la SUITE.

marais solidaire marché solidaire

demain samedi 20 septembre
rue Eugène Spuller
75003 Paris
11h à 18h

retrouvez les Filles du Facteur pour une expo vente crochet sac plastic recyclé initiation dans le cadre d'une rencontre qui regroupe toutes les associations du quartier.

Le programme du Marais Solidaire

le lait

les femmes des peuls, ethnies nomades, éleveurs de boeufs, sont les pourvoyeurs de lait de l'Afrique. Les femmes viennent au marché leurs calebasses sur la tête, vendre le yaourt au marché. passant  sur le chemin, on peut les arrêter pour leur en acheter.
retour ce matin, après 50 jours d'Afrique, le ventre de l'ordinateur tout crasseux de l'humidité et de la poussière des pistes, le disque saturé de photos - alors, le temps d'atterir et de retrouver mes esprits, voici un beau flash de là-bas en guise de petit dèj, et besoin de réchauffer mes frileuses batteries dans le soleil de septembre parisien.

premiers germes

Dans mon village de Tiebele, au moment où, dans les champs, on récolte le premier mil, les graines de projets commencent à germer. Le virus du crochet recyclé - source de revenus - aurait-il les vertus d’un remède contre la vie chère (la crise économique) ?

La vie africaine, c’est pas facile (c’est particulièrement dur). La majorité des personnes souffrent de précarité, travaillant dur la terre au village pour avoir juste de quoi manger, payer les médicaments dont on aura besoin ou les frais de scolarité, grouillant ( se démenant dans l’urgence pour gagner de l’argent) si c’est en ville, pour survivre ou être autonome, se payer un portable, de quoi le remplir d’unités, acheter une mobylette, s’offrir d’autres mets en dehors des repas quotidiens que pourvoit la famille, si on en a, car quoiqu’il arrive, il y aura toujours chez les mamans, de quoi manger.

 

Je n’aurai jamais pensé que je pourrais amener cette pratique au niveau du village, c’était trop beau pour moi. et je suis la première étonnée et ravie, de voir que le crochet ici aussi a pris.

Au campement, Adramane et ses camarades ont commencé, puis les visiteuses de France s’y sont mises, Eliza et Anne-Sophie, venues pour un autre projet d’atelier, la photographie au sténopé (rubrique à venir), ainsi qu’un touriste de passage ango-indien-iranien arrivé la veille en mobylette et aussitôt contaminé

La première femme du village à passer l’étape de la chaînette d’apprentissage à l’objet fini,

c’est Angèle, qui fait la cuisine au campement, et qui a réalisé un joli petit panier rond et coloré. Sa maman, qui sait déjà crocheter, s’est déclarée prête à la suivre. C’est comme les premiers maillons d’une chaîne qui ne fait que commencer. Pourvu que çà dure, et on espère que tout va bien se passer, et donner.